Marlène FOUCHEY, psychologue Meyzieu - Patrick DUMAS, psychiatre Meyzieu Cabinet NeuroPsy Meyzieu

anxiété

Traitement des phobies: pourquoi pas la réalité virtuelle?

Par Le 31/01/2018

Vous souffrez d'une phobie simple? Pourquoi pas tenter la thérapie par exposition à la réalité virtuelle? Cette méthode inovante vous permet de vos exposer aux situations anxiogènes (avion, foule, vertige etc...) dans un lieu sécurié que représente le cabinet de votre thérapeute avant de vous confronter à la réalité.

Eric MALBOS, médecin psychiatre à Marseille et spécialiste de la thérapie par exposition à la réalité virtuelle (TERV) nous explique tout dans un article parru dans "psychologie magasine" en 2016:

La thérapie par réalité virtuelle pour soigner les troubles psychiques

Grâce au développement des technologies numériques, il est aujourd’hui possible de traiter de nombreux troubles grâce à la réalité virtuelle. Cette thérapie comportementale et cognitive 2.0 connaît un vif succès auprès des patients et pourrait, demain, venir en aide au plus grand nombre. Explications.

Quels types de troubles peut soigner la thérapie par réalité virtuelle ?

Eric Malbos : Elle est préconisée dans le traitement des troubles anxieux, qui incluent les phobies mais aussi le trouble anxieux généralisé ainsi que les troubles obsessionnels. On l’utilise également dans le cas du stress post-traumatique, c’est le prochain protocole que nous allons expérimenter au Centre Hospitalo-Universitaire de la Conception à Marseille, pour venir en aide aux vétérans français de la guerre d’Afghanistan. Mais la thérapie virtuelle ne se cantonne pas qu’à ces domaines puisque nous l’utilisons également dans l’aide à l’arrêt du tabac. Des équipes médicales mènent des expérimentations sur sont intérêt dans le cadre de la schizophrénie, pour lutter contre les syndromes de persécution, mais ce ne sont encore que des recherches.

Quel est le principe de la thérapie par réalité virtuelle ? Comment se déroule une séance ?

Eric Malbos : Nous ne plongeons pas le patient en réalité virtuelle immédiatement. Pour commencer, nous déterminons avec lui quel est son problème exact, par exemple le type de phobie dont il souffre ou le degré de son anxiété. L’objectif est que la personne comprenne mieux son trouble. Nous lui apprenons également des techniques de relaxation et de respiration qui lui seront utiles pour gérer sa réaction face à ses peurs. Plonger quelqu’un, qui n’aurait pas suivi ces séances préalables, dans la réalité virtuelle serait complètement contre-productif et ne déboucherait que sur un état de panique.

Ensuite, il s’agit d’exposer la personne, grâce à un casque de réalité virtuelle, à sa phobie ou à ses peurs. Cela se fait de façon particulièrement douce car nous pouvons contrôler les paramètres et faire en sorte que l’exposition soit progressive. Par exemple, pour un phobique de l’avion, les possibilités d’expositions sont multiples. Un avion en réalité virtuelle peut être plein, à moitié plein, vide… Si la personne a besoin de rentrer et sortir de l’avion, nous pouvons le faire, de même pour celles qui ont peur du décollage : en une séance il est possible d’en faire 10 à la suite. De même pour quelqu’un qui a la phobie du sang, ou des araignées, on l’immergera dans un environnement où il sera mis en contact par étape avec sa peur. Et cela fonctionne pour toutes les phobies car à partir du moment où l’on peut créer ce que l’on veut, on peut potentiellement toutes les traiter. On procède de la même façon pour les anxieux, nous les exposons à travers la réalité virtuelle à des situations qu’ils jugent stressantes ou anxiogènes.

Quelle est la différence entre cette approche virtuelle et celle d’une thérapie comportementale et cognitive classique ?

Eric Malbos : La thérapie virtuelle s’inscrit pleinement dans le cadre des thérapies comportementales et cognitives (TCC), les principes sont les mêmes. La différence, c’est qu’en TCC classique pour traiter une phobie, par exemple, le patient est confronté à la réalité. L’avantage de la thérapie virtuelle est qu’elle est moins brutale qu’une exposition réelle qui peut être parfois trop dure pour les patients. Mais il y a aussi une question de difficulté à reproduire certains cas. Dans le cadre d’une phobie de l’avion, en temps normal, on ne peut rien contrôler quand à la durée du vol, ses conditions… alors qu’en réalité virtuelle, tout est possible. Ce contrôle total de l’environnement couplé à la progressivité de l’exposition est un vrai plus par rapport à une thérapie classique, ce qui explique un taux de réussite de 80 à 90%. Même si le degré d’immersion varie en fonction des personnes, certaines vont le vivre très intensément, d’autres gardent un certain recul face à l’effet « jeu vidéo », dans tous les cas le traitement à valeur d’expérience ou d’entrainement préalable à une confrontation à la réalité.

Les avantages sont également ceux du temps et de l’économie. Une séance de thérapie virtuelle dure entre 30 à 40 minutes, tandis qu’en TCC classiques, si vous accompagnez le patient phobique ou anxieux en voiture ou dans le métro, la séance va durer 3 heures, voir plus. Or très peu de patients peuvent payer un thérapeute pour une session aussi longue.

Un des seuls inconvénients réside dans le phénomène de cyber-sickness. Si vous utilisez le casque de réalité virtuelle et que vous faites des mouvements trop rapides, cela peut entrainer un état proche de celui du mal des transports. Cependant cet effet est modéré par le fait que nous demandons aux patients de bouger assez lentement, de tourner doucement... Ce traitement et évidemment contre indiqué pour les épileptiques photosensibles, mais cela ne concerne qu’une petite partie de la population.

Qu'elles phobies peuvent être traitées par TERV?

Acrophobie

Agoraphobie

Claustrophobie

Ochlophobie

Arachnophobie

Aviophobie

Phobie scolaire

Bélénophobie

La peur de parler en public

La peur de conduire

Emétophobie

La peur des pigeons

La peur des chiens

La peur des chats

 

Marlène FOUCHEY, psychologue à Meyzieu, 69330 (agglomération Lyon)

Le schéma d'abandon

Par Le 01/02/2019

Bonjour à tous

Je vous propose aujourd'hui de lire un excellent article écrit par Clément ARTOIS en 2016 sur le schéma d'abandon. Bonne lecture à vous tous et n'heistez pas à laisser vos remarques, questions en commentaire.

Abandon

La peur de l’abandon attire et entretient les relations de souffrance

 

« La peur de l’abandon est l’une des causes les plus rependues du mal-être et du mal de vivre. » dit Daniel Dufour, médecin et animateur de stages de développement personnel. À l’origine de cette souffrance, qu’il appelle « l’abandonnite », « il y a toujours une situation mal vécue au cours de la vie fœtale, de la prime enfance ou de l’enfance, qui n’est pas forcément un abandon effectif. »

Ici, c’est un père absent ; là, une mère débordée, un couple de parents fusionnels, ou encore l’arrivée d’un petit dernier, un séjour en pension, le décès d’un grand-père auquel nous étions particulièrement attachés.

D’où vient-elle ?

L’abandon est une perception de l’enfant

Généralement, de l’enfance, de cet instant ou notre mère s’est mise à s’occuper un peu moins de nous soit parce qu’elle était fatiguée, ou avait moins de temps. La peur de l’abandon a alors commencé à germer inconsciemment car nous savions que nous ne pouvions survivre sans cet adulte, et cette peur est désormais prête à se réactiver chaque fois que notre amoureux manifeste un peu de distance…

Ceux qui ont vécu la peur de l’abandon plus fortement que les autres dans l’enfance deviennent souvent des « êtres abandonniques », c’est-à-dire qu’ils ont souvent peur d’être abandonnés.

LE MANQUE D’AMOUR

Le manque d’amour peut engendrer chez l’enfant un sentiment inconscient de culpabilité. L’enfant fera alors tout pour attirer l’attention vers lui par des caprices ou des accès de colère. Ce qui pourra susciter de la réprobation par la mère sera interprété comme du rejet par l’enfant.  La culpabilité s’exprime alors par: « si je n’ai pas été aimé, c’est que je ne suis pas digne d’être aimé ».

LA SURPROTECTION MATERNELLE

La surprotection maternelle se caractérise par un surinvestissement de l’enfant. En surprotégeant son enfant, la mère peut créer une relation de dépendance. La dépendance affective s’exprime par le besoin d’être toujours rassuré par le partenaire. La demande est tellement constante qu’elle engendre à la longue une lassitude et donc un retrait de l’amour et des élans de démonstration affective. Ici le sentiment d’abandon survient après coup et n’est pas dû à une séparation traumatique d’avec la mère.

L’ENFANT SÉPARÉ DE SA MÈRE

La séparation de l’enfant avec sa mère n’est plus à démontrer. L’enfant bien « aimé » construira des relations saines avec son entourage affectif. L’enfant mal « aimé » les détruira par son besoin irrépressible de réparer une estime personnelle défaillante. Il fait porter le blâme sur les autres en leur reprochant leur manque d’attention. A l’origine de l’abandonnite, il y a toujours un abandon vécu. Cet épisode a lieu soit dans la vie foetale, soit au cours de la prime enfance.

Très souvent le souvenir de cet épisode premier n’est plus conscient chez la personne souffrant de d’abandonnisme et qualifie de « normal » l’épisode traumatisant et ne l’associe pas forcément à un véritable abandon. Ainsi s’empresse t-elle d’oublier ou de nier le traumatisme initial en le minimisant ou en le normalisant. Très souvent la personne trouve que ce qu’elle ressent est disproportionné par rapport à l’événement vécu.

Les conséquences de cette peur et comment se manifeste-t-elle ?

Pour ceux qui sont confronté à cette phobie, elle est souvent synonyme :

  • d’un excès de jalousie : la peur de l’abandon est si puissante que la personne qui en est atteinte met tout en œuvre pour être sûr que l’autre ne va pas l’abandonner.

  • de relations conflictuelles,

  • etc etc…

L’enfant grandit avec l’idée qu’il peut être abandonné et pour pallier à ce risque, il pense devoir s’adapter en faisant tout pour ne plus vivre ces situations.

L’enfant essaiera entre autres de satisfaire les besoins de son entourage en ignorant les siens. Il refusera n’importe quel type d’engagement sur le long terme, qu’il s’agisse, d’une amitié, d’une relation, d’un emploi … D’autre part, il sera persuadé d’être un bon à rien et que les autres seront au-dessus de lui étant donné qu’il ne reçoit pas l’attention dont il a besoin. Il deviendra addict à de nombreuses choses comme l’alcool, les jeux, le sexe… Enfin, il sera prêt à subir n’importe quelle forme d’irrespect tant qu’on ne l’abandonne pas.refuser toute forme d’engagement durable (pas de CDI, pas de mariage, pas de crédit sur 20 ans, pas d’enfant,…).

Quelles sont les solutions face à la peur de l’abandon et comment sortir de ce schéma.

Inutile de chercher à l’extérieur ce qui vous manque à l’intérieur. Vous cherchez éperdument à compenser le manque de nourriture affective en essayant de puiser ou de soutirer aux autres des bribes d’affection. Cependant quand vous arrivez à trouver une personne qui répond à vos exigences d’amour, vous finissez par épuiser ses ressources parce que vous en demandez toujours plus. De nouveau frustré par l’éloignement du conjoint, vous lui en fait le reproche. Et c’est reparti pour un tour de manège. Guérir du syndrome d’abandon est complexe et doit être étudié au cas par cas, même s’il coexiste des généralités de comportements.

« L’abandonné » manque de confiance en soi et d’estime personnelle. Il n’agit que dans un rapport subjectif. Il lui faudra apprendre à porter un regard objectif dans les relations et se donner à lui-même de l’amour.

On pourra également s’intéresser à divers outils de développement personnel afin de sortir de ce schéma:

  • d’améliorer son image de soi,

  • de développer sa confiance en soi,

  • d’apprendre à gérer nos émotions,

  • etc  etc…

Comment peut-on faire pour guérir:

Il est très important de se dire ça : nous sommes devenus des adultes, nous ne sommes plus des enfants fragiles et impuissants, notre vie n’est plus en jeu si l’on nous abandonne. Aujourd’hui, 1 / nous survivrons, 2 / nous pouvons agir !

Devenons également plus rationnels !  Si notre partenaire manifeste moins d’amour, c’est peut-être tout simplement qu’il est dans une phase de fatigue… Il a LE DROIT de ne pas être toujours au top !

Et bien sûr, il faut essayer de remonter aux situations d’enfance, celles qui ont fait naître cette peur (même les situations les plus anodines)… Les identifier, ça aide à se dire quand le schéma se (re) présente : « Je me rappelle de cette blessure mais je ne suis plus faible, je ne transpose pas cette vieille peur car je suis maintenant adulte et je peux m’assumer moi-même, je ne dépends pas de l’autre, ma vie ne dépend pas de l’amour de l’autre mais de moi et de l’amour que je me donne à moi-même. » Normalement, déjà, ça va un peu mieux…

Ensuite si cela na suffit pas vous pouvez consulter un spécialiste : un  psychologue, un psychothérapeute, une psychanalyse, ils pourront permettre un travail sur vous afin de découvrir l’origine et de comprendre les raisons pour lesquelles vous avez peur d’être abandonné.

 

Marlène FOUCHEY, psychologue, psychothérapeute en Thérapie cognitive et comportementale, Cabinet NeuroPsy, 69330 Meyzieu (agglomération lyonnaise)

Anxiété et troubles anxieux: de quoi parlons nous?

Par Le 15/06/2017

Lorsque j'ai décidé de m'intéresser plus particulièrement à la question des troubles anxieux, j'ai recherché dans la littérature à quoi renvoyait précisément le terme "d'anxiété". Il m'est apparu rapidement que, si des termes voisins de l'anxiété comme l'angoisse, la peur, l'inquiétude, le stress, le souci... ont chacun leur particularité, il était parfois bien difficile d'en trouver les limites et par la même de les définir. Pour exemple, le dictionnaire qualifie l'anxiété comme "un état d'angoisse".

Anxiété

Le mot "anxiété" vient du latin" anxius" qui signifie "esprit troublé à propose d'un évènement incertain et dérive d'une racine grecque portant les notions "d'enserrement" ou "d'étranglement".

C'est seulement au cours de la seconde moitié du XIXème siècle que le concept d'anxiété apparait dans le domaine de la pathologie. Elle revoie à l'état qui accompagne l'appréhension d'évènements susceptibles de porter atteinte au bien être personnel. Autrement dit, elle correspond à l'état dont on se sent lorsque l'on envisage des conséquences négatives. Cette réponse d'anxiété dépendrait du type d'évènement, de la personnalité, de l'humeur de la signification ou interprétation de la situation...

Certains auteurs distinguent l'anxiété "trait" qui serait un trait de personnalité renvoyant à un tempérament anxieux, une structure stable de l'individu, de l'anxiété "état", état passager pouvant survenir temporairement chez tout individu sous l'effet d'une situation présentant un certain degré de gravité.

Angoisse

Anxiété et angoisse possèdent une étymologie commune "’’amhas’’" signifiant "étroitesse".
Pendant longtemps, la psychiatrie française a conservé une distinction entre les deux termes réservant l'anxiété au versant psychologique et l'angoisse au versant somatique. Ainsi pour Brissaud (1890) "l'angoisse est un trouble physique qui se traduit par une sensation de constriction, d'étouffement. L'anxiété est un trouble psychique qui se traduit par un sentiment d'insécurité indéfinissable".

Aujourd'hui, les deux concepts ont tendances à se confondre, les manuels de psychiatrie type DSM retenant plus le terme d'anxiété dans leurs descriptions cliniques comme l’illustrent les exemples suivants :

  • Trouble panique : attaques de panique récurrentes et inattendues
  • Phobies spécifiques : anxiété cliniquement significative, provoquée par l’exposition à un objet ou une situation spécifique redoutée, conduisant souvent à un comportement d’évitement.
  • Agoraphobie : anxiété liée à, ou évitement d’endroits ou de situations d’où il pourrait être difficile ou gênant de s’échapper ou dans lesquels aucun secours ne serait disponible en cas d’attaque de panique ou de symptômes à type de panique.
  • Phobie sociale : anxiété cliniquement significative provoquée par l’exposition à un certain type de situations sociales ou de situations de performance, conduisant souvent à un comportement d’évitement.
  • Trouble obsessionnel compulsif : présence d’obsessions (entrainant une anxiété ou une souffrance marquée) et/ou par des compulsions (qui servent à neutraliser l’anxiété).
  • Trouble anxieux généralisé : période d’au moins six mois marquée par la présence d’une anxiété et de soucis excessifs.
  • Stress Post-traumatique : reviviscence d’un évènement extrêmement traumatique accompagnée de symptômes d’activation neurovégétative et par l’évitement des stimuli associés au traumatisme.
  • Stress aigu : symptômes similaires à ceux de l’état de stress post-traumatique qui surviennent immédiatement dans les suites d’un évènement extrêmement traumatique.
  • Trouble anxieux dû à une affection médicale : symptômes anxieux au premier plan qui sont considérés comme la conséquence physiologique d’une affection médicale générale.
  • Trouble anxieux induit par une substance : symptômes anxieux au premier plan qui sont considérés comme la conséquence physiologique directe de l’exposition à une substance donnant lieu à un abus, un médicament ou une substance toxique.
  • Trouble anxieux non spécifié
  • Personnalité évitante caractérisée par une inhibition sociale, un sentiment de ne pas être à la hauteur et une hypersensibilité au jugement d’autrui.
  • Personnalité dépendante caractérisée par un comportement soumis et « collant » lié à un besoin excessif d’être pris en charge.
  • Personnalité obsessionnelle compulsive caractérisée par une préoccupation pour l’ordre, la perfection et le contrôle.
     

A coté de ces entités spécifiques dans lesquels le symptôme anxieux est au cœur des troubles, on notera la présence d'une anxiété, au titre de symptôme accessoire dans un très grand nombre de psychopathologies telles que:

La psychanalyse quant à elle s'axe plus autour du terme d'angoisse avec des notions telles que la névrose d'angoisse, la névrose hystérique, la névrose phobique, la névrose obsessionnelle , l'angoisse de castration, l'angoisse de séparation...

Dans sa première théorie datant de 1895, Freud distingue l'affect d'angoisse résultant d'une incapacité pour le psychisme à faire face à un danger extérieur de la névrose d'angoisse. Celle-ci désigne l'impossibilité pour le psychisme à faire face à une excitation interne sexuelle. Autrement dit, la libido se change en angoisse dès qu'une pulsion ne peut atteindre une satisfaction. L'affect d'angoisse serait alors un état passager de l'individu alors que la névrose d'angoisse désignerait un état chronique.

En 1916, Freud modifie sa théorie et distingue l'angoisse réelle de l'angoisse névrotique. L'angoisse réelle serait ressentie par un individu dès qu'il est en présence d'un danger extérieur. Elle serait assimilable à un reflexe d'autoconservation. Freud spécifie le concept de névrose d'angoisse comme la résultante du refoulement de la libido se transformant en angoisse: "L’angoisse névrotique est un produit de la libido, comme le vinaigre est un produit du vin" (Freud, 1920). Pour Anna Freud, une pulsion ne serait anxiogène que dans la mesure où elle risque de susciter un danger réel.

En 1926, l'angoisse n'est plus présentée par Freud comme conséquence du refoulement mais comme sa cause. Elle devient le signal d'alarme du Moi permettant la mise en place de mécanismes de défense (dans le cas de la névrose phobique du petit Hans, c'est l'angoisse de castration qui est à l'origine du refoulement). Freud distingue alors l'angoisse automatique (angoisse signal face à un danger réel) de l'angoisse névrotique (angoisse face à un danger inconnu, pulsionnel se rapportant à la perte ou à la séparation).

Peur

La peur est une émotion universelle accompagnant la prise de conscience d'un danger dans notre environnement. C'est une émotion à fort impact physiologique (accélération du rythme cardiaque et de la respiration, contraction des muscles, tremblements...). Elle nous prépare à l'action physique que les anglo-Saxons qualifient de "3F": fight (combat), flight (fuite) et freeze (immobilisation afin de limiter les dommages).
La panique, la frayeur voire la terreur sont des peurs marquées par leur extrême intensité; elles se caractérisent par la perte de toute forme de contrôle sur la peur.

A la différence de la peur, l'anxiété survient en dehors d'une menace objective ou de façon disproportionnée par rapport au degré de danger que représente une situation; c'est le cas des phobies spécifiques. Selon Henri EY (1950) "la peur est constituée par une réaction de défense (immobilisation ou fuite) à l'égard d'un objet présent tandis que l'anxiété préfigure dans sa structure un danger à venir, et par la même, plus vague, incertain, mystérieux et lancinant".

Stress

Le stress est la réponse de l'organisme aux agressions physiologiques et psychologiques, ainsi qu'aux émotions nécessitant une adaptation. Alors que l'anxiété précède l'arrivée d'un évènement négatif, redouté, le stress accompagne la mise en place des mécanismes d'adaptation face à cet évènement négatif.

Souci

Le souci désigne le fait d'appréhender ou d'anticiper un évènement futur qui risque d'avoir des conséquences déplaisantes ou négatives. il s'agit d'une forme de pensée accompagnée d'anxiété. Alors que le souci se situe à un niveau cognitif, l'anxiété se situerait quant à elle à un niveau émotionnel; elle serait la résultante du souci.

Un souci normal porte sur une situation concrète, actuelle ou qui arrivera sous peu alors qu'un souci excessif est incontrôlable, répétitif, source d'anxiété importante et peut porter sur une situation présente ou sur des évènements éventuels voire très peu probables; c'est le cas du trouble d'anxiété généralisée.

Obsession

L'obsession se situe elle aussi à un niveau cognitif. Il s'agit de pensées, d'images, d'impulsions arrivant à l'esprit de l'individu de façon répétée et involontaire et étant source d'une anxiété importante. Les obsessions sont souvent dénuées de sens, le patient reconnaissant leur caractère exagéré voire irraisonné.
 

Bibliographie

 

Marlène FOUCHEY, psychologue à Meyzieu, 69330 (agglomération Lyon)